Carnet de régime: jour 56

Un blog permet d'écrire ses envies. Et en période de régime, c'est parfois bien utile.

Exemple: hier soir, ou plutôt dans la nuit, j'avais une furieuse envie de pâtes. Des pâtes bien chaudes, al dente, avec un peu de beurre frais et du sel. Et pour être totalement honnête, avec même un peu de crème fraîche, soyons folle!

J'en avais vraiment envie. Vraiment vraiment envie. J'étais même à deux doigts du bouton de la gazinière, prête à prendre une casserole dans le placard et à faire couler l'eau dans l'évier. Plus tôt, j'avais déjà mangé du gâteau, bu du champagne. Mais cette envie de pâtes est venue soudain. Très forte. Et pire, sans aucune culpabilité. J'étais bien. J'avais envie de me faire ce petit plaisir. Tranquille devant la télé, une grande assiette de pâtes crémeuses devant moi.

J'avais même réussi à convaincre mon esprit. Ce n'était pas grand chose, juste un petit plaisir supplémentaire, et demain tout reprendrait comme avant. Ce plat de pâtes, c'était juste pour terminer la journée sur une note de satisfaction gastronomique totale. Oui, il était tout acquis à la cause de ma fringale.

Prête à partir en cuisine, j'en parlais alors à mon "garde chiourme" de régime. Peut-être pour avoir son aval. Je le pensais acquis. Je m'étais trompée. J'ai eu droit à des phrases qui m'ont sur le moment légèrement agacée. "Courage...tu vas résister...pense à ce que tu as déjà fait...tu ne veux pas perdre tout ce que tu as déjà entrepris...". Bla bla bla. BLA BLA BLA. J'avais envie de manger, d'enrouler des spaghettis fondantes autour de ma fourchette. Pas d'entendre ces phrases d'encouragement qui tournaient en boucle comme un vieux vinyle!

Mais au fond, je cherchais quoi en annonçant mon envie? Un feu vert ou un feu rouge? Là, je n'ai pas eu droit à un feu orange "tu sais que ce n'est pas très bien mais bon...pour aujourd'hui...". Non. Rien de tout ça. Direct le feu est passé au rouge.

J'aurais très bien pu mentir et dire que je ne ferais rien. Alors que quelques minutes plus tard, j'aurais été en cuisine à préparer mon assiette. Mais je n'ai pas réussi à sortir de mensonge. Peut-être que mon inconscient a parlé. J'avais peur au fond de moi de m'en vouloir aussi le lendemain, ou dans les prochains jours sur ma balance.

Je savais que ma "surveillante", soutien infaillible depuis le début de ce régime, avait raison. Même si mon côté têtu a eu du mal à l'entendre. Si le "juge" balance m'annonçait un verdict catastrophique, avec un poids plus important, je serais plus que déçue. Alors elle a eu raison, et comme je suis quelqu'un qui a besoin parfois d'être un peu secouée, elle a rempli parfaitement son rôle. Un rôle difficile qu'elle a accepté d'endosser, et qui le sera encore car ces situations se reproduiront certainement. Surtout que malgré mes 28 printemps, je peux avoir une tête bien dure de capricieuse quand je veux quelquechose!

Alors au final, je suis allée dans mon lit. Qui dort dîne il paraît. Phrase à la con pour les malheureux qui n'ont pas les moyens de se nourrir, histoire qu'ils ne pensent pas trop à leur ventre vide. Mais si qui dort dîne, qui se réveille crève de faim? Bref, trève de philosophie en ce dimanche soir. 

Les pâtes attendent. Le cheesecake aussi. Et tout cela pour mon bien.